WEBINAIRE | Logistique des Circuits Courts Alimentaires de Proximité

Enjeux pour les producteurs, les filières, les collectivités exposés par Suzanne FRIEDIECH – Laboratoire Ville Mobilité et Transport et Chaire Logistics city.

Constat : les temps et les coûts consacrés aux tâches logistiques et de transport peuvent s’avérer des facteurs limitants du développement des circuits courts (les coûts logistiques peuvent représenter entre 20 et 40 % du CA des producteurs). Enjeu important = réduire l’empreinte carbone s’avère très compliqué quand il existe une multitude d’acteurs / déplacements.

Certains leviers peuvent aider les territoires. Créer des espaces relationnels (producteurs, grossistes, transporteurs, consommateurs) est essentiel. Il est nécessaire de faire un état des lieux de l’existant afin de trouver des modalités de coopération et mieux s’organiser. Les Projets Alimentaires Territoriaux peuvent aider car ils permettent ces échanges mais ils doivent être menés à la bonne échelle territoriale pour être réellement efficaces. Un enjeu fort également : le foncier des filières logistiques des circuits courts.

(Pour en savoir plus – Lien vers le mémoire de Suzanne Friediech : https://www.lvmt.fr/chaires/logistics-city/)

PAT – Regroupements d’acteurs pour organiser des réseaux de production agricole, agroalimentaires et logistiques. Objectifs : renforcer la résilience territoriale, l’autonomie alimentaire et réduire l’empreinte carbone liée à l’alimentation. Ils encouragent l’installation des agriculteurs, le développement des circuits courts et l’approvisionnement en produits locaux (notamment, dans les cantines ou la restauration collective : EPHAD, Hôpitaux…).

En France, environ 403 PAT à des échelles très différentes (rural, métropoles, départements). Différents acteurs impliqués : collectivités, producteurs, entreprises de transformation, de l’ESS, mais aussi Chambres d’Agriculture, Interprofessions.

Illustrations

Exemple : PAT du Havre – développement d’une plateforme digitale (« cartographie ») pour identifier producteurs et distributeurs locaux. Cf. PAT de l’Agglomération Havraise.

Témoignage : PAT de la C.A. du Grand Angoulême :  espace test agricole pour se former (agriculteurs > une SCIC anime le site), accompagner les changements de pratiques agricoles, animation du réseau « bien manger à la cantine » (car la CAGA n’exerce pas la compétence en direct), répertoire des acteurs proposant circuits-courts et produits locaux, etc.

Projet « Marché d’intérêt local » : proposer vente en gros produits de proximité pour les restaurateurs et les métiers de bouche. Réunir les acteurs du PAT (état des lieux, étude d’opportunité), identifier les producteurs locaux et les besoins des usagers. Important de se coordonner car il existe beaucoup d’initiatives. Une plateforme physique ne s’impose pas nécessairement, car une fois qu’un producteur et un restaurateur se connaissent, ils peuvent s’organiser entre eux pour la livraison.

Chambre Agriculture de Charente : volonté d’aller vers les circuits courts mais 10% seulement des volumes, le Covid a bouleversé les circuits classiques (produits frais, fermetures des cantines…) et a accentué la prise de conscience. Accompagner les agriculteurs : enjeux écologiques (climat), enjeux économiques (produits, qualité, prix juste), enjeux sociaux (attractivité de la filière agricole). Plateforme « Pensez local » : carte interactive des producteurs locaux (agriculteurs, éleveurs, agroalimentaire…), marchés de producteurs de pays, points de vente, etc. La logistique : conditionnement, transport, livraison/vente = ce sont des métiers très différents du métier d’agriculteur.

On intervient auprès des collectivités pour les PAT (dynamiser), marque nationale « Bienvenue à la Ferme » (garantie, qualité), organisation d’événements : « gastro-nomades ». Il faut éduquer/sensibiliser les consommateurs car il faut qu’ils jouent le jeu.

Plateforme mise en relation producteurs / consommateurs, intégrer aussi les logisticiens pour éviter émissions carbones. Organiser la logistique, un vrai défi !

Filière F&L en Centre Val de Loire – Interfel

Constat : Demande + forte de la part des distributeurs / restaurateurs pour des F&L locaux. Mais pb de logistique et de disponibilité en local pour certaines productions (spécialisations agricoles pas toujours en adéquation avec les besoins locaux exprimés).

Question : Faudrait-il un observatoire des circuits courts ?

Utile pour repérer de bonnes initiatives. Qu’est-ce qui se fait ailleurs ?

Que veut le consommateur ? Comment fait le producteur pour vivre de son activité ? Que veut le législateur ? Donne-t-il les moyens à l’agriculteur ?

Cédric BARIOU – Cerema

Il existe des outils pour optimiser la logistique : Logiciel Logicoût par ex. > calcul des GES selon la solution adoptée. Étiquetage environnemental ? Utile pour informer le consommateur.

Loi Egalim 2 > demande accrue pour les produits locaux > offre des débouchés mais à la marge pour les petits producteurs car ils ne sont pas toujours organisés pour produire et aussi livrer. Problématique : la demande est là, les solutions pas encore.

Selon une enquête réalisée par le Cerema, il existait près d’une centaine de plateformes de vente en circuit-court en 2020, développées par des acteurs privés comme publics.